Mais pourquoi l’aumônier s’en va-t-il ?
Chers lecteurs,
un certain nombre d’entre vous fréquentent régulièrement l’Abbaye de Maumont et se posent la question : « mais pourquoi l’aumônier s’en va-t-il ? ».
Je précise tout de suite que j’ai vécu quatre années de bonheur dans le cadre très porteur du monastère. J’ai expérimenté la qualité de l’accueil monastique. Je peux même dire que les sœurs ont été aux petits soins pour moi. J’avais le droit « au panier du curé…
ou plutôt de l’aumônier », le panier était garni des fruits du jardin. A la sacristie tout était prêt : les livres liturgiques étaient marqués à la bonne page pour les offices de la journée, je n’avais juste qu’à les utiliser. La sœur couturière avait remarqué mes habits religieux quelque peu usés. Elle m’en a confectionné trois nouveaux, tout neuf. A l’hôtellerie, j’avais juste à mettre les pieds sous la table pour un bon repas copieux. Il est vrai que parfois, je me faisais tirer l’oreille pour la vaisselle…Tout cela pour vous dire que si je quitte Maumont, ce n’est pas à cause d’un mauvais traitement de la part des sœurs. Au contraire, j’ai toujours eu conscience durant ces quatre ans, que j’étais un prêtre privilégié, vu la lourde charge de mes frères prêtres en paroisse.
Aussi, était-il temps de penser à mon retour dans ma communauté. La providence semble y avoir contribué par la médiation de notre évêque de Laval et du supérieur de ma communauté. Ici en Charente, j’avais une grande liberté d’initiative personnelle, avec mon retour en Mayenne, je vais me replonger dans les joies et les difficultés d’une vie commune avec mes frères. Aïe, aïe, aïe ! Mais tout n’est-il pas possible avec la grâce de Dieu ? Je suis bien sûr heureux de retrouver ma communauté, ma famille spirituelle, avec qui je ne demande qu’à faire corps. A quoi serai-je occupé ? J’ai été nommé pour travailler au patrimoine spirituel que nous laisse notre fondatrice, Mère Marie de la Croix, qui a vécu de 1901 à 1999. Elle nous laisse beaucoup d’écrits. J’interviendrai aussi pour les groupes nombreux qui passent dans notre prieuré, vrai centre spirituel pour l’Ouest de la France, comme l’Abbaye de Maumont l’est pour la Nouvelle-Aquitaine.
Il est évident que je quitte ce lieu béni avec un pincement au cœur mais avec l’espoir d’y repasser quand l’occasion m’en sera offert. Les liens tissés demeurent. La communion de prière nous gardera unis dans les Cœurs de Jésus et de Marie. Je termine par un au revoir chaleureux à tous ceux et celles que j’ai croisés aux sorties des offices religieux, aux repas à l’hôtellerie, ou pour une confession ou un accompagnement. Et MERCI à nos Sœurs Moniales pour cette paix que nous trouvons chez elles ! J’en ai bénéficié largement.
Frère Yves Frémont
Chanoine Régulier de Marie Mère du Rédempteur